NOT another Beauty Blog

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Du rouge à lèvres sur un cochon...

Rouge à lèvres sur un cochon

 

Il y a tout juste un an, le 11 mars 2013, l'Union Européenne (UE) durcissait sa législation, interdisant la commercialisation dans l'UE de tout cosmétique formulé à partir d'ingrédients testés sur animaux. Et faisait des émules... Ainsi, l'année passée a vu les autorités de plusieurs pays suivre -parfois de très loin, mais c'est déjà ça- cette même direction. Une vague de conscience qui a touché la Corée, le Japon, l'Inde et même la Chine, et très récemment l'État de São Paulo au Brésil, les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle Zélande...

 

Et c'est une bonne chose ! Malheureusement ignorée du grand public.

Comment se fait-il que l'industrie cosmétique européenne n'ait pas saisi l'occasion de communiquer sur cette mesure plus que positive ? Oui, la cosmétique est une industrie consciente et bien réglementée. Et non, l'industrie de la beauté n'est pas là que pour créer des allergies, tuer des bébés phoques et faire dépérir les coraux. Alors tout n'est pas rose, bien entendu, mais quand l'UE prend des mesures de protection -des animaux ou de l'environnement- qui inspirent le monde entier de la cosmétique, peut-être faudrait-il les célébrer par un grand COCORICO EUROPÉEN !

 

Car, bien que les premières mesures aient vues le jour il y a près de 10 ans (eh oui, on l'oublie trop souvent!!!(1)), l'on peut encore lire sur certains emballages cosmétiques des allégations du type "Non testé sur animaux". Avec comme message implicite qu'il n'en est pas forcément de même pour les produits concurrents... Mais, objecterez-vous, le Règlement Européen lui-même stipule qu'il "devrait être possible de revendiquer sur un produit cosmétique qu’aucune expérimentation animale n’a été effectuée dans l’optique de son élaboration". 

 

Je vous l'accorderais volontiers, mais ce serait oublier la récente réglementation sur les allégations(2). Celle-ci indique en effet clairement, selon le critère commun de l'Équité​, que "1. Les allégations relatives aux produits cosmétiques doivent être objectives et ne peuvent dénigrer ni la concurrence ni des ingrédients utilisés de manière légale. / 2. Les allégations relatives aux produits cosmétiques ne doivent pas créer de confusion avec le produit d’un concurrent". Un flou artistique que les législateurs ont du mal à éclaircir. En effet, ce règlement fait encore l'objet de débats pour clarifier certains critères communs, et le statut de quelques allégations particulières. Ainsi, les revendications "SANS" (parabènes, phénoxyéthanol, sels d'aluminium...) posent encore problème, de même que les mentions "hypoallergénique" et "naturel"/"BIO". Une norme ISO serait en préparation pour ces deux dernières. 

Certaines marques profitent donc de ce no man's land réglementaire pour brouiller les pistes. Et mettent en avant des caractéristiques qui ne sont ni plus ni moins que des obligations réglementaires ! Ce qui va à l'encontre du règlement cité ci-dessus, et notamment du premier critère commun, la Conformité avec la législation : "Les allégations qui laissent entendre qu’un produit procure un bénéfice particulier alors que, ce faisant, il satisfait simplement aux prescriptions minimales de la législation ne sont pas autorisées." Ce type de revendication entretient la peur (j'allais écrire la paranoïa) des consommateurs face aux cosmétiques. Peur encore alimentée par tous les articles (blogs, magazines...) mis à leur disposition et rédigés avec plus ou -surtout- moins de scrupules. Lesdits consommateurs montrant en retour une ingratitude consommée vis-à-vis de l'industrie cosmétique en général, et la non-bio en particulier (je ne me lancerai pas de suite sur ce sujet, mais y reviendrai certainement bientôt!).

 

Je conclurai donc mon billet du jour par cet appel à l'industrie cosmétique : 

MOBILISONS-NOUS pour (dé)montrer aux consommatrices et consommateurs que la cosmétique en Europe est réglementée, sûre et contrôlée !! 

 

 Capucine Martin-Phipps

 

 

Si vous vous sentez un peu sur votre faim, rassurez-vous ! Les questions (notamment) des parabènes, des tests sur animaux et des allégations, qui, vous l'aurez compris,  me tiennent à cœur, feront  l'objet d'autres billets d'humeur dans les semaines à venir ;o)

 

(1) "L'interdiction d'expérimentation sur les animaux des produits cosmétiques finis s'applique depuis le 11 septembre 2004, alors que l'interdiction d'expérimentation des ingrédients ou de combinaison est en vigueur depuis le 11 mars 2009. L'interdiction de commercialisation s'applique depuis le 11 mars 2009 pour tous les effets sur la santé humaine à l'exception de la toxicité des doses répétées, la toxicité pour la reproduction et la toxicocinétique. Pour ces effets spécifiques sur la santé, l'interdiction d'expérimentation est en vigueur depuis le 11 mars 2013, indépendamment de la disponibilité des méthodes alternatives aux expérimentations sur les animaux."  retour article 
(2) Ce règlement établit 6 "critères communs auxquels une allégation se rapportant à des produits cosmétiques doit répondre pour pouvoir être utilisée" : la Conformité à la Législation, la Véracité, les Éléments probants, la Sincérité, l'Équité et le Choix en connaissance de cause.  retour article

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04/04/2014
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